Une planification minutieuse est indispensable pour éviter les complications et garantir le succès du projet.
Vous êtes prêt à entamer le chantier de restauration de votre maison familiale ou de votre appartement ancien. Les devis sont conformes aux plans de l'architecte et aux préconisations des diagnostics. Cependant, orchestrer l'intervention des différents corps de métier, tels que maçons, électriciens, et menuisiers, est crucial pour préserver l'intégrité structurelle et historique de votre bien. Une planification minutieuse est indispensable pour éviter les complications et garantir le succès de votre projet. Voici quelques conseils pour déterminer l'ordre optimal des travaux.
Planifier la succession des interventions s’avère essentiel à plusieurs titres :
Négliger cette étape peut entraîner une série de conséquences négatives telles que :
Exemple
Un exemple avec l’intervention prématurée d’un couvreur : la toiture en ardoise vient d’être rénovée à l’identique. Seulement, la consolidation de la charpente préconisée par les diagnostics n’a pas encore été réalisée. Il n’y a pas d’autre choix : la couverture neuve doit être démontée.
Bilan :
À la lumière de cet exemple, on imagine assez facilement une cascade de conséquences négatives :
D’où l’importance de planifier la succession des interventions.
Rénover le bâti ancien relève souvent du challenge puisqu’il s’agit de préserver autant que possible les éléments décoratifs ou structurants existants. Dans ce cas, être attentif au bon enchaînement des interventions s’impose d’autant plus. Autre point de vigilance à ne pas perdre de vue : l’estimation réaliste du temps nécessaire à un résultat soigné. Regardons cela en détail.
L’absence de planification selon un déroulement logique peut entraîner des exécutions de reprise non prévues, avec des répercussions potentiellement négatives :
Un comble au regard de l’objectif initial de préservation ou de restauration.
Les conséquences sont similaires lorsque le temps nécessaire à chacune des tâches n’a pas été apprécié à sa juste valeur. Il est d’ailleurs préférable de ne pas sous-estimer les durées d’exécution au risque de porter atteinte au bien à conserver par des réalisations « à la va-vite ».
Intégrer une marge de temps supplémentaire au planning peut s’avérer judicieux, au moins pour faire face aux imprévus qui n’ont rien d’exceptionnel quand il s’agit de rénover. En voici deux exemples :
Chaque restauration ou rénovation de bâtis anciens est unique. Il n’existe donc pas une succession de tâches préétablies qui s’applique systématiquement. Néanmoins, les interventions se suivent selon une logique constructive commune, plus ou moins complexe. Elles se divisent généralement en deux étapes principales : le gros œuvre, puis le second œuvre.
Le gros œuvre englobe :
Le second œuvre comprend :
Le planning prévisionnel coordonne en détail les interventions sur le terrain jusqu’à la livraison et sert de support commun de suivi de chantier. Il fait souvent l’objet d’ajustements au fur et à mesure de l’avancement. Il n’en demeure pas moins la cadre de référence qui orchestre le déroulement des exécutions et qui permet de mieux appréhender les aléas ou les imprévus.
Découper la réalisation en phases peut s’avérer pertinent. Cela dépend du bien, de son état, de sa taille, des usages futurs et des délais imposés. Le cas échéant, il sera nécessaire d’adapter l’enchaînement des interventions et le planning en conséquence.
Voilà un exemple qui pourrait vous inspirer : le bâti ancien présente des parties détériorées et d’autres en bon état relatif. Hypothèse à étudier : le découpage en plusieurs phases opérationnelles.
Concrètement :
L’intérêt ?
Nous vous suggérons une méthodologie pour vous aider à construire votre planning de travaux et à articuler les différentes interventions entre elles. Dans un premier temps, lister l’ensemble des interventions élémentaires pour chacun des éléments bâtis. Voici deux listes indicatives et non exhaustives à compléter et à adapter selon vos besoins.
Les types d’intervention :
Démolition, consolidation, entretien, dépose, traitement, réparation, modification ou adaptation, restauration à l’identique ou selon préconisations, nettoyage… ·
Les éléments bâtis par catégorie :
En les associant deux à deux, vous pourriez aboutir par exemple à ce résultat :
Une fois cette première opération terminée, classer les composants de la liste dans une succession logique sur le plan constructif sans omettre :
Différents organismes présents localement sont à même de vous conseiller, sinon de vous orienter.
Les Conseils d'Architecture, d'Urbanisme et de l'Environnement (CAUE) ont pour mission de promouvoir la qualité architecturale, urbaine et paysagère. Présents dans la majorité des départements français, ils conseillent les particuliers, les collectivités locales et les professionnels sur leurs projets de construction ou de rénovation et répondent aux besoins spécifiques. Ils ne peuvent cependant pas assurer des missions de maîtrise d'œuvre.
Cette association accompagne les propriétaires et les professionnels à toutes les étapes de leurs projets de restauration et de construction. L'association a la capacité d’apporter une expertise technique sous différentes formes :
Rapidement chronophages ou complexes, la planification et la coordination des intervenants peuvent faire l’objet d’une mission complémentaire et être attribuée :
ou bien
Un conseil : privilégier autant que possible les professionnels habitués aux interventions sur le bâti ancien.
> Avez-vous besoin d’un architecte pour vos travaux ?
Pour les réalisations d’envergure, la mise à jour du planning ou le suivi de la bonne coordination devient vite ardu et exige un contrôle régulier, voire quotidien. Une mission spécifique, appelée OPC (ordonnancement - pilotage - coordination) répond d’ailleurs précisément à cette réalité opérationnelle. Son objectif ? Garantir l’organisation et le respect des délais jusqu’à la livraison. Son contenu, défini par le Code des Marchés Publics, s’articule autour de trois tâches :
Aucun texte n’impose la désignation d’une expertise en OPC. Elle reste optionnelle, y compris en cas de marchés séparés. Le maître d'ouvrage (personne commanditaire) en décide le besoin ou pas. Les honoraires d’un intervenant OPC sont libres. En général, son montant se situe entre 1 à 2 % du montant des travaux, mais peut varier significativement en fonction de la complexité et de la durée de l’opération.
Pour en savoir plus :
> Quelles sont les démarches administratives nécessaires pour vos travaux ? Découvrez notre dossier.
> Bien choisir les artisans pour vos travaux de restauration, nos conseils.
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