Allégez vos impôts tout en restaurant votre bien. L’ensemble des dispositifs fiscaux, leurs bénéfices et les critères expliqués.
> Le 27 novembre prochain, nous vous proposons un webinaire pour découvrir toutes les aides de la Fondation du patrimoine accessibles aux propriétaires privés. Inscription obligatoire.
L’État encourage les propriétaires à entretenir leur patrimoine immobilier. Différents dispositifs de réduction et de déduction d’impôt, ainsi que des avantages fiscaux sont disponibles pour accompagner vos projets de travaux. Certains de ces dispositifs prennent en compte spécifiquement la dimension patrimoniale du bien et travaux prévus tels que le dispositif dit « Loi Malraux » et le label de la Fondation du patrimoine. On fait le point dans cet article.
Réduction d'impôt |
Crédit d'impôt |
Déduction d'impôt |
|
Mécanisme |
Réduit directement le montant de l'impôt dû. |
Réduit directement le montant de l'impôt dû. |
Réduit le revenu imposable. |
Méthode de calcul |
Calculée sur le montant total de l'impôt dû. |
Calculé sur le montant total de l'impôt dû. |
Calculée avant de déterminer le revenu imposable. |
Remboursable ? |
Non remboursable si le montant de la réduction d’impôt est supérieur au montant de l’impôt. |
Peut être remboursé si le crédit dépasse l'impôt dû. |
Non applicable. |
Exemples |
Investissements dans des produits d'épargne. |
Dépenses pour la garde d'enfants. |
Cotisations à un régime de retraite. |
Le dispositif Denormandie consiste en une réduction d’impôt sur le revenu pour les particuliers qui achètent un logement ancien à rénover dans certaines zones, en vue de sa mise en location. La réduction d'impôt concerne les opérations réalisées entre le 28 mars 2019 et le 31 décembre 2026.
Attention
L’intérêt patrimonial du bien et des travaux prévus ne sont pas pris en compte pour ce dispositif.
Le bien à rénover doit se situer dans une de ces communes :
> Vérifiez que votre bien se situe dans une ville éligible.
Le logement doit être un logement ancien, non meublé et être loué comme habitation principale sur une longue période (6, 9 ou 12 ans). Une fois les travaux effectués, son loyer mensuel ne doit pas dépasser les plafonds définis en fonction de la zone de localisation et de l’année.
Pour bénéficier de cette aide fiscale, l’un des travaux suivants doit être effectué dans le logement :
Les travaux doivent représenter au moins 25 % du coût total de l'opération et être terminés au plus tard le 31 décembre de la deuxième année suivant l’acquisition du logement.
La réduction d’impôt est calculée en fonction du coût d’acquisition du logement (plafond de 300 000 € pris en compte) et de la surface habitable (plafond de 5 500 € par m² habitable). L'avantage fiscal est réparti sur la durée de location. Il est calculé en appliquant un pourcentage sur le coût total de l’opération, travaux et frais d’acquisition inclus et en fonction de la durée de location.
La réduction d’impôt s’élève à :
Exemple :
Pour l’achat d’un bien de 150 000 € frais d’acquisition inclus avec 50 000 € de travaux, la réduction d’impôt s’élève à 42 000 € pour une location de 12 ans (21 x 200 000), soit 3 500 € de déduction par an.
Pour bénéficier de la réduction d’impôt sur le revenu, vous devez déclarer l’investissement locatif dans votre déclaration annuelle de revenus. Pour être accompagné dans vos projets d’investissements, vous pouvez consulter le service d’information des impôts, ou vous adresser à un gestionnaire de patrimoine indépendant qui pourra vous conseiller.
> En savoir plus sur le dispositif Denormandie
Pensé pour sauvegarder le patrimoine architectural, le dispositif fiscal Malraux a pour but d’inciter les propriétaires à restaurer leurs immeubles locatifs anciens destinés au logement en leur conférant un avantage fiscal.
Le propriétaire comme l’immeuble doivent répondre à certains critères pour prétendre au dispositif fiscal :
Pour être éligibles au dispositif, les travaux de restauration doivent :
À noter que les dépenses concernant la taxe foncière, primes d’assurance ou frais de gestion sont aussi éligibles à la réduction d’impôt dans le cadre de la loi Malraux. En revanche, les frais de construction, reconstruction ou d’agrandissement en sont exclus.
Le dispositif prend comme base de calcul les dépenses supportées par le particulier (ayant auparavant déduit les aides ou subventions accordées pour les travaux de rénovation).
Deux taux de réduction peuvent s’appliquer :
Exemple : les travaux réalisés au cours de l’année 2021 – 50 000 € – bénéficient d’un taux de réduction d’impôt de 30 % ou 22 % (en fonction du secteur géographique). Ainsi sur cette même année, la réduction d’impôt s’élèvera à 15 000 € (50 000 € x 30 %).
Le montant des travaux éligibles à la réduction d’impôt est plafonné à 400 000 € dans le cadre de la loi Malraux. Ils peuvent être répartis sur 4 ans.
> En savoir plus sur le dispositif Malraux
Le label de la Fondation reconnaît l’intérêt patrimonial d’un bien immobilier non protégé au titre des monuments historiques, ainsi que la qualité du programme de travaux envisagé. Il est destiné aux propriétaires privés d’un site bâti ou non-bâti (parcs et jardins) et permet d’obtenir des aides financières et un avantage fiscal (sous conditions).
Le dispositif s’adresse aux propriétaires privés, particuliers ou SCI (Société civile immobilière) qui ne bénéficient pas du régime des monuments historiques.
Le site concerné peut se voir attribuer un label si :
Le bien, bâti ou non-bâti, doit se situer :
Bon à savoir :
Un bâtiment non-habitable caractéristique du patrimoine rural peut être éligible (pigeonnier, lavoir, moulin…) sans critère de localisation.
Le label concerne les travaux uniquement extérieurs, réalisés dans le but de préserver ou de restituer l’authenticité du bâtiment (façade, toiture, menuiseries extérieures). Le programme des travaux doit être validé par l’Unité départementale de l’architecture et du patrimoine (UDAP).
Dans le cas d’un parc ou jardin, le label n’aide pas à financer l'entretien "courant", c'est-à-dire les dépenses de maintenance.
Le label de la Fondation est attribué pour une durée de 3 ans. Il accorde au propriétaire une aide financière de 2 % minimum du programme de travaux.
Il peut également, sous certaines conditions, permettre une déduction du montant des travaux de ses revenus imposables (50 ou 100 % de déduction sur l’impôt sur le revenu du montant des travaux, 100 % de déduction des revenus fonciers).
L’obtention du label peut également permettre des aides complémentaires de collectivités, ou la mise en place d’une collecte de dons, sous conditions.
Une fois le dossier de demande de label rempli, transmettez-le à votre délégation de la Fondation du patrimoine (dans laquelle est situé votre bien). La délégation étudie ensuite le dossier, contacte l’architecte des Bâtiments de France (UDAP) qui émet un avis favorable ou non. Une fois la décision d’octroi de label émise, les travaux peuvent débuter.
> Et si vous étiez éligible au label de la Fondation du patrimoine ? Découvrez notre dossier complet.
> La Fondation du patrimoine propose d’autres dispositifs d’aides financière pour les particuliers. Découvrez-les dans notre article dédié.
Le déficit foncier est un coup de pouce fiscal qui permet au propriétaire bailleur de déduire de ses revenus un certain nombre de charges locatives lorsque ses charges sont supérieures à ses recettes. La part de charges supérieure aux revenus fonciers peut ainsi être déduite du revenu global, diminuant ainsi le montant de l’impôt sur le revenu.
Attention :
L’intérêt patrimonial du bien et des travaux prévus ne sont pas pris en compte pour ce dispositif.
Plusieurs conditions sont nécessaires pour que le propriétaire profite du déficit foncier :
Le propriétaire peut déduire de ses revenus fonciers les charges suivantes :
Attention
Les intérêts d’emprunt ne sont pas déductibles du revenu global. Aussi, lors du calcul du déficit foncier, ces intérêts d’emprunt doivent être déduits du revenu foncier, avant de déduire les autres charges.
Chaque année, jusqu’à 10 700 € de déficit foncier peuvent être déduits des revenus du propriétaire (ou 15 300 € pour les immeubles concernés par l'amortissement dit « Périssol » ou loi Pinel). Si le bien immobilier présente des dépenses déductibles supérieurs au plafond en vigueur, l’excédent est reporté et déduit du revenu global du propriétaire durant 6 ans, et de ses seuls revenus fonciers durant 10 ans.
Exemple :
Un propriétaire loue un appartement non meublé. Ses revenus fonciers et ses charges se répartissent ainsi :
Le déficit est de l'ordre de 3 500 € au total, provenant des 600 € des intérêts d'emprunt (1 500 € – 2 100 € = - 600 €) et des 2 900 € des autres dépenses (600 € + 2 900 € = 3 500 €). Seule la somme de 2 900 € est imputable sur le revenu global. Le reste du déficit, soit 600 €, sera imputable sur les revenus fonciers des dix années suivantes.
Depuis le 1er janvier 2023, si le propriétaire-bailleur engage des travaux de rénovation énergétique permettant de changer d’une classe énergétique G, F ou E à A, B, C ou D au plus tard le 31 décembre 2025, le déficit foncier est doublé : le plafond passe à 21 400 €.
> En savoir plus sur le dispositif
Les collectivités locales peuvent proposer une exonération de la taxe foncière aux propriétaires de logements, occupants ou bailleurs, réalisant des travaux d’économie d’énergie.
L'article 18 bis de l'annexe IV du Code Général des Impôts (CGI) précise la liste des équipements, matériaux et appareils éligibles à cette offre.
Attention
L’intérêt patrimonial du bien et des travaux prévus ne sont pas pris en compte pour ce dispositif.
Pour bénéficier de cette exonération de la taxe foncière, le logement doit avoir été achevé avant le 1er janvier 1989, et se situer dans une commune où cette exonération a été votée.
Le montant des dépenses pour ces travaux d’économie d’énergie être supérieur ou égal à :
L’exonération de taxe foncière s’applique également aux bâtiments neufs achevés après le 1er janvier 2009, et dont le niveau élevé de performance énergétique globale est supérieur à celui qu'impose la législation en vigueur. Ces bâtiments doivent être titulaires du label « bâtiment basse consommation énergétique » (BBC).
L’exonération de taxe foncière peut être totale ou partielle (50 à 100 %) selon les collectivités territoriales, et d’une durée de 3 ans. Elle ne peut pas être renouvelée dans les 10 ans qui suivent la fin de l’exonération.
Pour les bâtiments neufs dont la construction est achevée après le 1er janvier 2009, la durée de l’exonération ne peut pas être inférieure à 5 ans, et doit être comprise entre 50 et 100 %.
Pour bénéficier de cette exonération de taxe foncière, le demandeur doit déposer une déclaration au service des impôts du lieu où se situe le bien, comportant les éléments nécessaires à l’identification du bien et justifiant la nature des dépenses et leur montant (en ajoutant les documents justificatifs des critères énergétiques pour les bâtiments datés d’après le 1er janvier 2009).
> En savoir plus sur l’exonération de taxe foncière
La TVA à taux réduit permet aux propriétaires d’alléger le financement de travaux de rénovation dans leurs logements. Il existe 2 types de TVA à taux réduits : 10 % ou 5,5 %.
Attention :
L’intérêt patrimonial du bien et des travaux prévus ne sont pas pris en compte pour ce dispositif.
Les ménages sont éligibles à la TVA à taux réduit lorsqu’ils réalisent des travaux dans un logement construit depuis plus de 2 ans, que ce soit leur résidence principale ou secondaire.
La TVA à 5,5 % s’applique :
Le taux à 10 % ne s’applique que pour les logements destinés à l’habitation.
Aucune démarche de votre part n’est nécessaire. La réduction de 5,5 % ou de 10 % est automatiquement appliquée par l’entreprise lors du devis. Pour des travaux de plus de 300 €, une attestation de l’âge du logement et de la nature des travaux est demandée.
> En savoir plus sur la TVA à taux réduit
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