Comment faire pour préserver et transmettre le riche patrimoine des communes ?
La notion de patrimoine recouvre en effet une réalité plus large : du patrimoine bâti au patrimoine naturel, du patrimoine industriel au patrimoine rural... Tous ces sites constituent une richesse collective, issue de l’histoire quotidienne des habitants. Chaque collectivité se doit de la transmettre aux futurs habitants et doit, en même temps, à son tour, contribuer à la construction du patrimoine futur. Le rôle des élus est central pour sauver, embellir et transmettre le patrimoine de leur commune.
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Le patrimoine, dans toute sa diversité, est fédérateur au sein d’une commune. Il est en effet lieu de vie commune, de partage, de rencontres et d’échanges. Ainsi, pour de nombreux citoyens, le patrimoine communal est le symbole de l’identité, de l’appartenance à une communauté, forgée par l’histoire qu’incarnent des lieux, des objets, des monuments, qu’il s’agisse d’une église, d’un château, d’un lavoir, d’une vallée, d’un parc ou encore d’une rue marchande…
Facteur d’identité, le patrimoine devient fédérateur. Il permet de rassembler et de construire sur des bases communes, et donc plus solides.
Associé à un label, il apporte notoriété et reconnaissance et favorise la communication en dehors des limites de la commune.
Bon à savoir : quelques labels nationaux pour le patrimoine
Intégrez le patrimoine communal dans la vie quotidienne de la commune et il devient un ressort du développement économique. Entretenir, restaurer favorise en effet les entreprises locales, contribue au développement et au maintien d’emplois de proximité avec des savoir-faire de tout niveau.
Facteur d’attractivité, il permet à la collectivité de se différencier, d’améliorer le cadre de vie, de séduire de nouveaux habitants ou de convaincre des entreprises qui pourront profiter de l’image positive du lieu.
Enfin, valorisé au sein de la commune, il est générateur de tourisme, il attire les visiteurs et devient vecteur d’activité économique (réouverture de commerces, création d’activités culturelles en lien avec le patrimoine, etc.).
Le patrimoine communal est donc loin d’être un élément isolé. Il est au contraire central dans la commune ; sa restauration et sa valorisation peuvent générer de multiples retombées positives pour la commune. Le patrimoine, ce n’est pas qu’un coût, c’est aussi un investissement, levier majeur de développement économique.
La gestion du patrimoine est, au même titre que la culture, une compétence partagée entre les différentes collectivités. Les politiques menées par chaque collectivité dépassent d’ailleurs la simple propriété des patrimoines et impliquent régulièrement des actions conjointes auprès des responsables des patrimoines matériels ou immatériels.
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Pour réaliser un projet patrimonial, l’équipe communale peut se trouver face à 4 défis principaux :
Le saviez-vous ? Conserver ou restaurer ? Le débat a pris corps au XIXe siècle avec notamment l’opposition entre Viollet-le-Duc et Ruskin. La charte de Venise de 1964 n’a pas soldé le débat : Faut-il reconstruire le patrimoine ? (unesco.org) |
Face à ces défis de l’action communale en faveur du patrimoine, l’élu peut se sentir démuni. Construire un projet patrimonial cohérent et accepté par l’ensemble des parties prenantes nécessite de mener une démarche structurée afin de vérifier différents points clés à chaque étape de son élaboration et de sa réalisation.
Le patrimoine est divers, et il est essentiel de prendre conscience de toute cette diversité : cela implique de connaître l’existant, de s’interroger sur ce qui fait patrimoine, ce qui est remarquable, ce qui fait le bien commun...
Ainsi, un inventaire et un audit du patrimoine sont des outils précieux. Cela permet de disposer d’un état des lieux du patrimoine pour ensuite définir des priorités, entre restauration et entretien notamment, et construire un plan d’action cohérent avec le projet de la commune.
La restauration et la valorisation du patrimoine sont des sujets qui s’intègrent à une réflexion d’aménagement plus large et peuvent servir d’autres projets : redynamisation culturelle, création de logements, d’entreprises ou de commerces…
Il est donc important de penser le projet, non pas dans le seul souci de préserver, mais avec l’idée d’inclure le site dans un plan plus large, au service des habitants notamment.
Un patrimoine restauré peut permettre l’implantation d’une nouvelle activité, être valorisé… Il bénéficie ainsi d’un second souffle, d’une seconde vie. Il faut ainsi souvent se poser la question de la reconversion d’un lieu, qui peut permettre de répondre à de nouveaux usages ou besoins. La démolition n’est pas inévitable. Le patrimoine constitue en effet un terrain riche et fertile pour déployer des projets innovants, hybrides qui peuvent mêler protection du patrimoine, développement économique, tourisme, valorisation culturelle, etc.
Un projet patrimoine ne se construit pas seul. C’est un projet collectif, qui doit permettre de fédérer la population. Là encore, faire le lien entre les attentes et besoins des citoyens et le projet est essentiel pour en justifier la portée. Des associations locales de protection ou de promotion de l’histoire et du patrimoine peuvent également apporter un soutien de poids à chaque étape, et contribuer à la visibilité et à la mobilisation autour du projet.
Bon à savoir
L’association Petites Cités de Caractère, avec le concours de l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), met à la disposition des collectivités un guide méthodologique pour aider à l’élaboration d’un projet patrimonial.
Pour autant, la volonté ne suffit pas ! Connaître et activer les différentes expertises disponibles est essentiel pour être aidé dans l’élaboration et la réalisation d’un projet patrimonial.
L’élu n’est pas seul face à son projet patrimonial ; il ne doit pas hésiter à faire appel aux différentes expertises publiques, associatives ou privées, présentes aux côtés des autres acteurs locaux, et des habitants. Pour bénéficier pleinement de leurs connaissances, un élu peut rencontrer ces différents experts, les réunir, les faire participer tout au long du projet patrimonial ou dans la vie courante de la commune en amont des projets ou pour leur pérennisation.
En premier lieu, l’État dispose d’expertise qu’il ne faut pas hésiter à solliciter le plus en amont des projets.
Du côté des architectes
Pour bénéficier de conseils et d’un accompagnement
N’oubliez pas également les associations locales qui peuvent vous orienter, ainsi que les délégués de la Fondation du patrimoine qui vous aideront dans la connaissance de ce réseau.
Tout ce réseau pourra aider les élus à construire le plan de financement par la connaissance qu’ils ont des différents leviers de financement, que ce soit par les subventions et aides publiques ou l’activation des fondations et apports privés qui peuvent compléter le plan de financement.
Au sein de Pont-Croix, commune du Finistère de 1 586 habitants, se trouve l’ancien séminaire de Pont-Croix, un patrimoine religieux qui a marqué l’histoire. Inoccupé depuis sa fermeture en 1973, les différents bâtiments se sont rapidement dégradés. Il était alors urgent d’entreprendre des travaux de restauration (couverture, menuiseries, façades) puis d’aménagement intérieur afin de donner une seconde vie à ce lieu.
Ce projet a bénéficié du soutien de la Fondation du patrimoine, via l’organisation d’une collecte, ainsi que du soutien de la Mission Patrimoine en péril.
La Région Bretagne ainsi que le Conseil départemental du Finistère ont également soutenu ce beau projet de restauration.
Benoît Lauriou, maire de Pont-Croix, revient pour nous sur la restauration du petit séminaire : objectifs du projet, travaux, impacts… découvrez son Expérience patrimoine !
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